Concert de Roland Engel : « Chez Jésus, il y a à boire et à manger »

Comme à chaque Carême, le poète, compositeur, conteur et chanteur alsacien Roland Engel propose avec ses amis Vincent Bor (contrebasse) et Jean-Luc Lamps (piano) une tournée pour méditer en chansons (et en français) autour d’une thématique biblique. Ils s’arrêteront à l’église protestante d’Ostwald pour un concert le jeudi 28 mars à 20h (entrée gratuite ; plateau à la sortie).

Cette année, la troupe nous propose un voyage autour de la nourriture, entre interdictions, libérations et tolérance pour celles et ceux qui mangent différemment. Comme le dit l’apôtre Paul : « L’un a la conviction de pouvoir manger de tout ; l’autre, qui est faible dans la foi, ne mange que des légumes. Que celui qui mange de tout ne méprise pas celui qui ne le fait pas, et que celui qui ne mange pas de tout ne juge pas celui qui le fait. »

Un beau sujet pour Jeudi Saint, jour où nous faisons mémoire de la dernière Cène du Christ !

Dix paroles de liberté

Aujourd’hui, dimanche 8 octobre, le culte est consacré à la loi de Dieu. Elle se résume, nous dit Jésus, en deux commandements :

Un spécialiste des Écritures les avait entendus discuter. Il vit que Jésus avait bien répondu aux sadducéens ; il s’approcha de lui et lui demanda : « Quel est le premier de tous les commandements ? » Jésus lui répondit : « Voici le premier : “Écoute, Israël ! Le Seigneur notre Dieu est le seul Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de tout ton être, de toute ta pensée et de toute ta force.” Et voici le second : “Tu aimeras ton prochain comme toi-même.” Il n’y a pas d’autre commandement plus important que ces deux-là. »

Marc 12, 28-31, lire en ligne

Et pourtant, me direz-vous, il y en a de nombreux autres ! 613 même, selon la tradition juive. Mais tous ces commandements sont dirigés vers l’amour. Et ils sont aussi autant de promesses : si nous vivons dans l’amour, alors nous vivrons libres.

Cette idée que la loi est en fait une libération s’exprime le plus fortement dans les très connus « 10 commandements ». L’idée de libération introduit le texte, et il en donne le sens. La paraphrase d’Antoine Nouis en rend bien compte :

Pardonnés et libérés, nous pouvons écouter
ce que Dieu nous donne la force de faire.

Je veux faire sortir chaque homme et chaque femme de l’esclavage.
Voici le chemin :

Tu n’auras pas d’autres dieux que moi.
Je te le promets, tu seras libre,
vis-à-vis de tous les dieux dont tu es esclave :
orgueil, ambition, volonté de puissance.

Tu ne fabriqueras aucune idole.
Je te le promets, tu seras libre
vis-à-vis de toutes les images
et les idées que tu te fais de moi.

Tu n’utiliseras pas mon nom pour de fausses raisons.
Je te promets, tu cesseras d’invoquer ma volonté
pour justifier ce que tu désires.

Tu te souviendras du jour du repos pour le sanctifier.
Je te le promets, tu cesseras d’être l’esclave
de ton travail et de tes besognes.

Tu honoreras ton père et ta mère.
Je te le promets, tu seras libre
vis-à-vis de toutes les autorités,
et ainsi tu pourras les respecter sans crainte.

Tu ne commettras pas de meurtre.
Je te le promets, tu cesseras d’être l’esclave
de ta violence et de ton désir de nuire à ton prochain.

Tu ne commettras pas d’adultère.
Je te le promets, tu cesseras d’être l’esclave
de ton corps et de celui de ton prochain.

Tu ne commettras pas de vol.
Je te le promets, tu cesseras d’être l’esclave
de tes bien et de ceux de ton prochain.

Tu ne diras pas de faux témoignages.
Je te le promets, tu cesseras d’être l’esclave
de tes désirs et de tes jalousies.

Tu ne convoiteras pas.
Je te le promets, tu cesseras d’être l’esclave
de tes désirs et de tes jalousies/

Voici ce qui t’est promis et demandé :
tu seras libre de tous les esclavages
car je suis le Seigneur ton Dieu
qui ai fait sortir mon peuple de la servitude

Antoine Nouis, Les Cahiers du caté 3, p. 57-58.

Loin d’être un condensé de moraline enfermant dans des règles archaïques, la Loi de Dieu est une force libératrice pour chacune et chacun aujourd’hui.